Que doivent savoir les étudiants du 21e siècle ?
Alors que, sur le terrain, des initiatives fleurissent pour essayer de faire changer l’université, on sent qu’il s’agit là d’une phase transitoire, avec ses pionniers et ses réfractaires, ses idéaux et ses tâtonnements. Il faut dire que l’université est traversée par trois transformations majeures qui font évoluer sa mission de diffusion du savoir.
La première, c’est la démocratisation de l’enseignement supérieur.
On compte aujourd’hui plus de 2,5 millions d’étudiants, des effectifs en hausse constante depuis huit ans. En première ligne, les universités doivent faire face à chaque rentrée à un afflux d’environ 30.000 étudiants supplémentaires, qu’il s’agit de conduire à un diplôme, avec des moyens constants, mais des charges en hausse.
La deuxième transformation qui touche l’université est liée au fait que nous vivons dans une société de la connaissance.
Depuis les années 90, plus la moitié des richesses des pays de l’OCDE repose sur l’industrie de la connaissance. Et sachant que cette connaissance double environ tous les 10 ans, on comprend que certains comparent le 21e siècle avec la Renaissance ou la Révolution industrielle. Evidemment, c’est enthousiasmant, mais l’université doit aussi se demander quelles connaissances, parmi une telle somme, il est utile, voire indispensable de transmettre.
Cette question est d’autant plus difficile que l’université était historiquement le temple du savoir et qu’aujourd’hui la plupart, sinon la totalité de ces connaissances, est à portée de clic.
C’est le troisième bouleversement majeur auquel doit faire face l’université : la révolution numérique.
Pour prolonger la comparaison avec la Renaissance, rappelons qu’au 16e siècle, les universités ont été largement déstabilisées par l’arrivée de l’imprimerie : avec l’invention de Gutenberg, le savoir n’est plus l’apanage des seules universités.
Aujourd’hui, une nouvelle étape est franchie : à la Renaissance, la connaissance entre dans les livres et devient accessible à un plus grand nombre. Désormais, elle est hébergée dans les data centers et touche un public universel, par-delà les institutions.
Démocratisation de l’enseignement supérieur, économie de la connaissance, révolution numérique : face à ces trois mutations, l’université est contrainte de s’adapter, et d’amplifier son action dans trois directions.
Désormais, la connaissance est hébergée dans les data centers et touche un public universel, par-delà les institutions.
Apprendre à apprendre et maîtriser les outils numériques
Si le savoir disciplinaire reste évidemment au cœur de la formation universitaire, il ne suffit plus. Il faut apprendre à apprendre, c’est-à-dire apprendre à trier des informations et à prendre du recul. Cette démarche intellectuelle a toujours été celle de l’enseignement universitaire, mais elle est encore plus cruciale aujourd’hui : les étudiants accèdent à n’importe quelle information, vérifiée ou pas, en quelques instants. C’est donc primordial de leur apprendre à développer un esprit critique.
Cela implique aussi de leur apprendre à maîtriser les outils numériques. Car, contrairement aux idées reçues, les digital natives n’ont pas toutes les compétences innées en la matière.
Certes ils sont équipés d’ordinateurs, tablettes, smartphones. Mais au-delà de leurs deux principales activités sur Internet, écouter de la musique ou regarder des vidéos, ils ne savent pas forcément utiliser le numérique pour travailler. Beaucoup des étudiants que je rencontre n’ont même pas conscience qu’ils ont des choses à apprendre à ce sujet. Plusieurs études vont dans ce sens, que ce soit celle publiée par l’Enssib en 2012 ou les travaux de Nathalie Tingry, chercheuse en information-communication et aujourd’hui directrice des projets numériques à Hesam Université.
Les universités mesurent aujourd’hui l’importance de former les étudiants aux outils numériques, notamment l’utilisation des réseaux sociaux. C’est le cas, par exemple, de Blaise Pascal à Clermont-Ferrand qui a mis en ligne en 2013 un module de formation interactif sur la maîtrise de l’identité numérique, de la bibliothèque universitaire de Rennes 2 ou de Sorbonne Universités qui ont publié des guides sur le sujet.
Cependant, la plupart des universités ont encore du mal à aller au-delà des outils de base, alors qu’il serait utile de former les étudiants, par exemple, à la prise de note collaborative, peu évidente à manier mais qui change vraiment la manière de travailler.
Acquérir des compétences professionnelles
Au-delà des savoirs, ce sont donc des savoir-faire qu’il s’agit aujourd’hui de transmettre aux étudiants. Pour l’université, c’est une manière de remplir ce qui est depuis 2007 l’une de ses missions à part entière : l’insertion professionnelle.
Peu à peu, les établissements s’attachent à mettre en œuvre une approche par compétences pour rendre leurs formations plus lisibles, notamment pour les entreprises. En 2011, Saint-Etienne et Lille 2 ont été parmi les premières universités à publier un guide des compétences. Le mouvement s’est élargi depuis, et fin 2015, on a vu l’université Grenoble Alpes diffuser le sien à l’échelle de toute la Comue (Communauté d’universités). De son côté, la faculté de sciences de l’université de Nantes est en train de basculer dans l’approche programme qui combine l’approche par compétences et de nouvelles méthodes pédagogiques, plus collaboratives.
A défaut d’être largement répandu, ce type de démarche suscite aujourd’hui de l’intérêt, y compris au niveau du ministère qui a chargé Patricia Arnault, experte de la Mipnes (mission de la pédagogie et du numérique pour l’enseignement supérieur), d’expliquer concrètement, comment une approche compétences peut être mise en œuvre au sein d’un établissement.
Enfin, il faut souligner qu’acquérir des compétences n’est pas réservé à la licence ou au master. C’est également vrai au niveau du doctorat. De plus en plus de voix se font entendre pour demander à ce qu’il soit reconnu comme une expérience professionnelle.
D’où l’importance d’expliciter tout ce que fait un doctorant durant sa thèse, au-delà du contenu de ses recherches. On peut citer le travail qu’a mené Sébastien Poulain pour le BAIP de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, qui détaille les compétences acquises par un doctorant : analyser des informations et les synthétiser, rédiger, communiquer, s’organiser, mener des projets…
Développer un savoir-être en phase avec les codes de l’entreprise
Enfin, ce que doit savoir un diplômé aujourd’hui, c’est maîtriser les codes du monde professionnel, voire de la société. Autrement dit, il s’agit pour lui d’acquérir des compétences sociales, ce qu’on appelle le savoir-être ou les soft skills.
Voilà plusieurs années que j’entends des DRH exprimer cette attente. Les écoles s’en sont emparé. Côté universités, même si la prise de conscience est globalement là, peu d’entre elles déploient aujourd’hui des actions concrètes. Pourtant, les étudiants ont tout à y gagner : une étude du Céreq du début de l’année a montré l’impact positif des soft skills sur la rémunération des jeunes diplômés les plus qualifiés.
A défaut d’avoir les ressources en interne, les universités peuvent nouer des partenariats. C’est ce que fait, par exemple, Paris 3 – Sorbonne nouvelle avec Talent Campus, un organisme de formation né dans le cadre des Investissements d’avenir et qui s’attache à développer les compétences sociales : esprit d’équipe, confiance en soi, leadership ou encore créativité.
Savoir apprendre, savoir-faire, savoir-être : voilà les trois facettes de ce que j’appelle un « enseignement total », expression qui fait référence au concept d’ « éducation totale » développé par Nathalie Mons, Marie Duru-Bellat et Yannick Savina.
Cet enseignement dépasse le cadre des disciplines académiques pour se connecter et interagir davantage avec les autres acteurs de la société, notamment les entreprises. Ce modèle aujourd’hui est plutôt celui des pays du Nord et de la Grande-Bretagne.
La France, où traditionnellement les savoirs académiques priment, doit pleinement s’engager dans cette voie si elle veut former des citoyens éclairés, capables de vivre et de créer de la valeur dans notre société de la connaissance. Et c’est la mission de l’université du 21e siècle de montrer le chemin.
* Ce texte est issu de mon intervention au colloque de la Conférence des présidents d’université, organisé le 16 novembre 2016, sur le thème : « Apprendre à l’université du 21e siècle ».
18 Responses
Ce que les étudiants devraient savoir? Commençons par leur rappeler que le verbe “impacter”, que vous utilisez à tout bout de champ, n’existe pas et qu’il devrait être proscrit de toute rédaction en français…
Cet article est honteux.
“Au-delà des savoirs, ce sont donc des savoir-faire qu’il s’agit aujourd’hui de transmettre aux étudiants”, “Développer un savoir-être en phase avec les codes de l’entreprise”, “Enfin, ce que doit savoir un diplômé aujourd’hui, c’est maîtriser les codes du monde professionnel, voire de la société.”
Ce sont des propos choquants. L’université doit rester un endroit de savoir pur et non pas le formatage du citoyen pour qu’il corresponde au paradigme de l’entreprise. Sa mission est de former des gens éclairés avec un esprit critique puissant pour affronter l’entropie générale des informations que l’on génère aujourd’hui. Comprendre sa situation et le monde qui l’entoure, seul la connaissance, l’histoire, les sciences permettent de comprendre les mécanismes derriere ce que nos sens nous transmettent. Dans cet article, vous endossez le rôle de porte parole des entreprises qui souhaitent que l’employé soit déjà formé avant d’arriver chez eux, le plus docile possible. C’est un objectif fondamentalement opposé au développement de l’individu et qui finalement n’intéressent pas vraiment les entreprises qui recherchent les individus brillants.
“Les universités mesurent aujourd’hui l’importance de former les étudiants aux outils numériques, notamment l’utilisation des réseaux sociaux.”
Encore une fois, faire des citoyens médiocres. Comment accepter que dans le monde du 21e siècle (qui sera) régit par l’algorithmique et les mathématiques former l’étudiant aux réseaux sociaux constitue un besoin intellectuel ? Aucune entreprise sérieuse qui recherche des individus intelligents ne s’intéressera à ces savoirs médiocres. J’en parle en connaissance de cause, dans le milieu des startups en technologies dans lequel je me trouve, nous cherchons des étudiants avec de puissants esprits analytiques, principalement en mathématiques et informatique (algorithme et programmation). Une expertise de facebook ou de twitter est franchement très anecdotique. Qu’une personne ne soit pas formée aux “codes” de l’entreprise nous dérange pas, généralement on règle ce problème en quelques mois en l’encadrant au sein de l’entreprise.
Dans les domaines technologiques, les entreprises ont plus besoin de gens rigoureux, avec une solide formation initiale (mathématiques, physique, …)
que de gens n’ayant ingurgité qu’un blabla sur le numérique, les nouvelles technologies et l’innovation.
Cette mutation vers les savoir “apprendre – faire – être” doit également avoir un impact sur l’enseignement du secondaire dès le collège, bousculer les chapelles académiques et amener les professeurs réfractaires aux transversalités à sortir de leur zone de confort.
En gros, vous présentez les enseignants qui veulent apprendre quelque chose à leurs élèves comme des réfractaires qui tiennent à leur zone de confort. N’importe quoi.
Le plus grosse chapelle actuellement, c’est celle qui veut du transversal et de l’interdisciplinaire partout, peu importe que cela soit inutile.
A bien y regarder, French paradox manie le plus paradoxal des paradoxes : l’ironie…
Votre réaction est saine, néanmoins, et je partage votre analyse… Les interdisciplineux commencent à nous les briser menu !
Quand la société thermo-industrielle va s’effondrer, nous n’aurons plus électricité en continu, donc le système enseignement “numérisé” disparaîtra. Nous aurons plutôt besoin de paysans, d’artisans et de petits commerçants : la longueur des études va devenir un handicap. Ne pas se préparer aux lendemains qui déchantent, c’est ignorer l’urgence écologique bien documentés par beaucoup de rapports internationaux depuis le rapport au Club de Rome de 1972. L’université dont vous parlez dans votre colloque sera fondamentalement différente dans quelques dizaines d’années, les contraintes biophysiques auront fait leur œuvre.
Merci pour votre article, qui expose en détail l’horrible idéologie que vous prônez et qui va conduire à la mort de l’université. Vous souhaitez la voir transformée en un lieu de formatage aux “codes de l’entreprise”, comme vous le dites si bien, où l’on apprendra plus que les savoirs dont les grands groupes français ont un usage.
Celle ci doit rester un lieu de transmission d’un savoir déconnecté des réalités de l’odieux marché du travail.
L’article est dans la veine “représentant de commerce en agence de voyage” de la photo…
Dans 2 ans avec l’arrivée de la génération 2000 dans l’enseignement supérieure, l’accroissement du nombre d’étudiants passera à au moins 100000 / an. Pour l’instant, la bonne nouvelle est que les cité U sont agrandies et seront prêtes (quoique peut-être pas partout) à accueillir cet afflux supplémentaire d’étudiants. Par contre, les universités ne sont pas prêtes en raison du non remplacement intégral des départs à la retraite. Les effectifs d’enseignant-chercheurs stagnent voire baissent alors qu’il faudrait les augmenter significativement pour faire face au futur afflux d’étudiants. En plus cela réduirait un peu le chômage. Mais ce n’est pas avec la génération de politiciens français actuelle (de 35 à 80 ans !) qui fera quoique ce soit à ce niveau-là. Cette myopie de nos dirigeants risque de nous réserver des surprises dès la rentrée 2018 lorsque les universités seront saturées ou bien lorsque l’accès à l’université sera restreint pour une grande proportion de jeunes si certaines politiques de sélection nocives sont appliquées. A la place, on ferait mieux de rétablir une limitation à un redoublement pour l’obtention de la licence et de même pour l’obtention de la maitrise.
Vous oubliez les MOOCs, grands remplaçants de nos chers enseignants.
il est impossible de ne pas utiliser les nouvelles technologies ,il ne faut pas s’en priver pour les jeunes et même les personnes en fonction actuellement,avoir des outils modernes permet de travailler beaucoup plus rapidement,de communiquer avec d’autres,de faire évoluer certains raisonnements de faire des travaux beaucoup plus partagés.Par contre il faut d’autres modules avec des analystes capables de raisonner de façon objective neutre pour garder une grande ouverture,le partage des connaissances,dans toutes les sphères de notre humanité.
Un retraité ouvert l’évolution passe par le savoir
Dans un monde où l’on ne sait plus à 5-10 ans ce que seront les métiers de demain, comment l’université pourrait-elle prétendre à former ses étudiants à ces métiers ? A mon avis, le but de l’université devrait avant tout être de donner à ses étudiants les bases nécessaires pour que ceux-ci puissent s’adapter plus ou moins facilement aux exigences de demain, encore inconnues. De plus, plutôt que de parfaits employés, formons surtout des jeunes gens à être capables d’entreprendre et de développer leurs propres idées. Le salariat ne devrait pas être une fin de l’université.
Quant aux entreprises qui demandent des employés tout faits, il me semble qu’elles ont, encore une fois, un peut trop tendance à penser que les deniers publics doivent les servir : la formation de leurs employés est de leur ressort, et ce n’est pas au contribuable de payer leurs formations Excel, Powerpoint et je ne sais quel autre logiciel. De toute façon, même un salarié avec 10 ans d’expérience a généralement besoin d’un temps d’adaptation avant de devenir opérationnel.
Bonjour,
je ne connais pas l’auteur, mais son article est intéressant quand elle insiste sur le lien avec l’entreprise, entre savoir “pratique” et formation théorique.
Par contre, je suis stupéfait par certaines réactions: comment imaginer exercer un quelconque esprit critique si on ne connaît rien au monde réel, en particulier à celui de l’entreprise? C’est ainsi qu’on forme des “citoyens médiocres”, des pseudo-intellectuels qui dissertent d’un monde qu’ils ignorent!
1/ Le monde réel ne se limite pas à l’entreprise.
2/ Vous parlez d’esprit critique, l’exercer dans une entreprise mène rapidement vers la porte de sortie.
Pourquoi pas, mais si on commençait par savoir lire et écrire ? A-t-on jamais un programme (informatique) avec des fautes d’orthographes ? Pourquoi les forum en anglais sont à peu près corrects au contraire de ceux en français ? Toutes les disciplines relèvent-ils du même “apprentissage” (formatage ?) numérique ? Durée de vie d’un livre, d’un disque dur, d’un disque optique, d’une bande magnétique etc… ? Voilà des questions, et avec elles un commencement de réponse.
Ces réactions me rappellent celles de certains de mes collègues, en 1994 ou 9§, lorsque j’ai mis mon premier cours sur le Web. L’un d’eux avait même affiché une copie d’un papier du Monde qui s’intitulait “Plutôt Bérénice que l’Internet”. J’avais ajouté au crayon : “Pour moi ce sera les deux”.
Je réitère aujourd’hui. Oui le numérique est entré à l’université et doit y entrer encore plus. Ce n’est pas lui qui fera la transformation de la pédagogie qui est nécessaire pour la société à venir mais il peut y aider et même la provoquer car le numérique dérange et bouscule les habitudes.
Oui l’université doit être un lieu pour apprendre à apprendre, un lieu de partage des connaissances mais les métiers d’aujourd’hui nécessitent également qu’elle soit un lieu d’apprentissage et d’acquisition des compétences et ce n’est pas être un suppôt des entreprises que de le reconnaître, n’en déplaise aux âmes sensibles que le seul mot numérique fait bondir.
Collaborer avec les entreprises est utile et nécessaire pour préparer aux métiers mais proposer de telles collaborations dans la vision que ces entreprises apprendront à l’université comment enseigner est manquer de modestie. L’université, dans sa fonction de formation initiale, n’est pas une entreprise et ne le sera jamais. Les ultralibéraux américains s’y sont cassés le nez. Je reviens de Berkeley et Stanford et je suis tout à fait rassuré.
Pour la formation continue, à orientation métier très spécifique, c’est à dire là où l’acquisition de compétences prime sur l’acquisition de connaissances, c’est autre chose (ceci dit un peu de connaissance ne ferait pas de mal).
En bref cet article m’amuse un peu. Il est assez rigolo et je veux croire qu’il traduit une impatience et un désir de son auteur de voir les choses évoluer. Considérer les data center comme lieu de la connaissance est assez rigolo. La personne qui a écrit cet article a beaucoup d’enthousiasme, ce qui est sympathique, mais encore peu de connaissance sur la façon dont le savoir se crée. Qu’elle lise l’excellent série du monde sur l’histoire des Sciences et elle apprendra que de l’accumulation des données, ce que sont les data center, à la construction des idées, il faut un long chemin.
Je renvoie donc un peu dos à dos les pour et les contre le numérique. Il faudra faire son chemin avec et ce n’est pas non plus lui qui résoudra les problèmes de la société. Je répète, il peut y contribuer mais seulement selon la façon dont notre société le voudra. Ce peut être pour le meilleur comme pour le pire. Bref, à nous de pas nous laisser dépouiller de nos responsabilités par ceux qui ont déjà une vision très claire de la façon dont ils pourraient employer le numérique pour accéder à leurs fins. Croyez vous que Trump l’ignore ?
Je ne décèle aucun propos choquant. Je suis plus étonné par les critiques acerbes qui parlent de “formatage”, alors que l’auteur souhaite simplement que les étudiants soient mieux armés face aux outils numériques et le savoir-être nécessaire pour débuter en entreprise. Je comprends cela comme une sensibilisation saine. Le rôle des universités n’est-il pas de donner toutes leurs chances aux étudiants afin qu’il s’insèrent dans la vie active ?
Par ailleurs je suis tout à fait d’accord sur le fait que le savoir pur n’est plus recherché à l’Université ; un cours magistral ne sert plus à rien (à moins qu’il ne soit donné par un grand orateur qui passionne les foules). Les apprenants ont soif de manipulations et de savoir-faire grâce aux équipements. Mais n’oublions pas la dimension humaine (pas en amphi s’il vous plaît) : la pédagogie qui sous-tend le partage de connaissances restera encore une plus-value durant les 15 prochaines années… avant que l’iA ait digéré les émotions et soit douée d’empathie 😉