Le ministère en mode start-up

Le ministère en mode start-up

startEt si start-up et administration n’étaient pas des concepts inconciliables ? Alors que frémit ce « nouvel âge de l’action publique » que décrivent l’économiste Yann Algan et l’inspecteur des finances Thomas Cazenave, une démarche atypique initiée par le ministère de l’Education nationale mérite qu’on s’y attarde un peu.

Depuis 2013, différents dispositifs visent à inciter les étudiants à créer leur entreprise. Il y a deux jours, Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon ont remis les prix Pepite 2016, du nom des Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat, tandis qu’il y a un mois a été mise en ligne une plateforme nationale dédiée aux étudiants-entrepreneurs pour faciliter leurs démarches administratives et les mettre en relation avec l’écosystème local.

Au-delà de l’outil, c’est la manière dont il a été conçu et mis en œuvre qui doit être soulignée. En effet, une fois n’est pas coutume, le ministère a laissé tomber les habitudes administratives pour lancer une « start-up d’Etat ». Développé par le SGMAP (secrétariat général pour la modernisation de l’action publique), ce dispositif se définit comme « un cocktail inédit mêlant les pratiques des logiciels libres, l’approche agile et l’expérimentation continue sur le terrain, le tout appliqué à une mission de service public ».

Une démarche d’intrapreneuriat

Cheffe du projet de la plateforme, Sophie Ravel raconte qu’avec son équipe, elle s’est attachée à « identifier les besoins de manière à imaginer une solution avant de pitcher devant un comité de sélection ». A l’été 2016, le projet intègre l’incubateur du SGMAP, et bénéficie à ce titre d’un accompagnement par un développeur et un coach.

Il s’agit d’« une forme d’intrapreneuriat, au sein du ministère », souligne Sophie Ravel qui décrit « les brainstorming avec des étudiants-entrepreneurs, des tuteurs et des experts, les sessions de design studio permettant de travailler sur les interfaces ou encore l’open lab organisé pour tester en direct les différentes options auprès des usagers ». Une approche couronnée au printemps 2016 par le prix Impulsions de l’administration innovante .

Conformément à l’esprit start-up qui consiste à lancer rapidement un prototype sans attendre d’avoir un produit fini, une version bêta de la plateforme a été mise en ligne mi-octobre, rassemblant la moitié des Pepite. La totalité des pôles doit basculer d’ici la fin de l’année, en même temps que seront déployées différentes fonctionnalités : outre la dématérialisation du dossier de candidature au statut d’étudiant-entrepreneur, il s’agit notamment de publier des informations pratiques, des annuaires et des agendas locaux, ainsi que des témoignages pour développer la dimension communautaire.
L’idée est également d’intégrer un système d’alertes afin d’« envoyer l’information pertinente à chaque porteur de projet ». L’objectif est de « rendre l’expérience utilisateur simple et utile, insiste Sophie Ravel qui entend « sortir d’une logique administrative pour adopter une logique de service ».

Dès le démarrage, des indicateurs de pilotage ont également été définis afin de pouvoir compter le nombre de dossiers déposés, d’identifier les établissements concernés, ou encore de mesurer la part des femmes. Une démarche que l’on ne peut que saluer quand on connaît la lourdeur du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, souvent fâché avec les bases de données, et qui a du mal, par exemple, à quantifier les investissements de R&D dans son propre domaine, l’éducation…

Enfin, le code source a été publié et les utilisateurs sont invités à collaborer pour détecter les éventuels bugs et améliorer la plateforme. Une démarche qui contraste notamment avec la réticence du ministère à dévoiler le code source de l’algorithme d’Admission post-bac. Mais il est vrai que le sujet des étudiants-entrepreneurs est moins stratégique que celui de l’orientation des bacheliers…

2 Responses

  1. startupc'estpasdansledictionnaire says:

    Start up est un mot américain, né dans les années deux milles, l’internet était plus avancé là bas, les téléphones cellulaires ou téléphones portables commençaient à se vendre, cela vient du japon, c’est passé très vite aux états unis. Les états unis regardent le japon, ont fait venir des voitures japonaises dans les années quatre vingt pour avoir un peu de concurrence, des voitures fabriquées en dehors des états unis, cela a pris; ils font quand même très attention à leur marché économique. Ils ont longtemps lutté contre la mafia, n’aime pas trop ce qui est hors de contrôle. Lorsqu’on se plonge dans l’histoire des états-unis, on se rend compte qu’il y a eu la conquête de l’ouest, les gens n’avaient pas grand chose à bouffer, ils devaient être débrouillards, sont doués en marketing (l’art de vendre), certains faisaient fortune (ils mettent en avant la ruée vers l’or, mais je pense que c’était pas ça du tout); il reste plein de choses de cette époque: le jean, le coca cola, etc … Il y a eu des chantiers pharaoniques où les gens mourraient, cela vient comme s’ajouter à cette période difficile. En france, il y a eu un peu la même chose, mais c’est plus tourné vers les inventions, les gens devaient mieux manger, ils parlent de citroën (des usines automobiles où les gens qui y travaillaient avaient plein de petits avantages), le cinéma est né en france, le marketing semble moins présent. Pour moi, les états unis sont attachés à ce coté débrouillard. Ils sortent l’internet, comme c’est un marché naissant, ils laissent faire la libre entreprise, na savent pas trop où ils vont, mais ils ont une histoire difficile qui leur permet de sûrement mieux apprècier ces situations. Moi, le mot start up, je n’aime pas beaucoup, c’est comme venu se greffer à un marché informatique qui existait déjà, c’est comme balayer vingt ans d’informatique. Etant jeune, dans les années quatre vingt, je suivais l’actualité informatique, j’achetais des journaux informatiques et je regardais les ordinateurs des publicités pendant des heures, je faisais des configurations. J’en ai eu un cinq ans après, j’ai voulu un ordinateur américain, je le garde, c’est comme pour me rappeler cette période; je regardais les publicités pendant des heures. Le mot start up est venu comme s’écraser sur un marché informatique, est-ce qu’ils avaient besoin d’un coup de pouce pour embrayer sur l’internet, ou pour tirer un trait sur vingt ans d’informatique où les disques durs faisaient quatre vingt méga octets, je sais pas, mais j’aime pas ce mot.

  2. Nassour abdraman says:

    Nous les étudiants du 21e siècle c’est le siècle de la nouvelle technologie.

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