Post-it, mon beau post-it

Post-it, mon beau post-it

© Flickr / Ignacio Palomo Duarte

© Flickr / Ignacio Palomo Duarte

En quelques années, il s’est infiltré dans toutes les séances de formation, tous les brainstorming, tous les ateliers de créativité.  Désormais, il fait partie du matériel de base des nouveaux espaces d’apprentissage qui se développent dans les écoles et universités, tels les fablabs, learning labs ou autres tiers-lieux dédiés à l’entrepreneuriat étudiant. Qui aurait dit que ce petit papier jaune autoadhésif né dans les années 1970 connaîtrait un tel succès ? Et pourtant. D’accessoire de bureau, le post-it est quasiment devenu indispensable pour qui veut créer un état d’esprit propice à l’innovation.

Collaboratif, interactif et ludique

Au-delà du phénomène de mode, la nature même du post-it et son utilisation permettent de comprendre pourquoi il colle si bien aux pédagogies actives qui se diffusent aujourd’hui, plaçant l’étudiant au centre de l’apprentissage.

Amovible, le post-it facilite en effet la mise en œuvre d’un apprentissage participatif : il permet à chacun de livrer aux autres sa pensée, de l’exposer aux regards, en palliant l’éventuelle timidité de ceux qui n’oseraient pas prendre la parole en public. Sa taille réduite impose d’autre part d’être synthétique : en général, les participants sont invités à inscrire un mot ou une idée par post-it, selon une démarche qui crée de l’interactivité puisqu’il faut ensuite se déplacer pour aller coller son post-it sur le mur ou le tableau.

Dès lors, si dans un premier temps, chacun réfléchit dans son coin pour savoir ce qu’il va écrire sur son ou ses post-it, l’objectif n’est pas de se contenter de juxtaposer les idées : on regarde les petits papiers déjà installés et on se situe parmi eux. Au fur et à mesure que la surface se remplit, on peut ainsi réorganiser les post-it, les uns par rapport aux autres. La pensée n’est pas statique. Elle se construit petit à petit, en tenant compte des apports de chacun, ce qui induit une réelle dimension collaborative et une dynamique caractéristique des techniques d’animation de groupe, qui font en général alterner réflexion solitaire et mise en commun.

Par ailleurs, manier les post-it introduit une dimension ludique – surtout quand on peut en plus en choisir la couleur ! On n’a pas le sentiment de travailler, alors même que l’on est totalement, physiquement même, impliqué dans l’apprentissage, ce qui rejoint le concept des pédagogies actives.

Tout un symbole

Enfin, loin d’être un objet purement utilitaire, le post-it a sa propre légende, qui illustre un concept chéri des inventeurs : la sérendipité, qui désigne le fait de trouver quelque chose par hasard, sans l’avoir cherché.

L’histoire raconte que dans les années 1960, Spencer Silver, un chercheur américain de l’entreprise 3M, met au point par erreur une colle qui ne colle pas, alors qu’il travaillait au contraire sur des colles très fortes. Quelques années plus tard, l’un de ses collègues, Art Fry, agacé de voir tomber les marques-pages de ses livres, se souvient de cette colle étrange qu’il a l’idée de réutiliser : et voilà créé le post-it ! Si elle a quelque peu détourné et déformé la vérité historique, l’anecdote se veut exemplaire de la mentalité de développement (« growth mind-set ») indispensable à toute innovation.

 

5 Responses

  1. Valhardi says:

    Le post it est une des plus grandes inventions du 20 eme siècle ! Même si pas vraiment inventé…

  2. temps says:

    Bonjour,
    Tout un symbole
    est le mot juste, c’est bien trouvé. Selon que je trouve le post it sur l’écran ou le coin du bureau, je trouve l’humeur du demandeur (une quarantaine d’habitués).
    Cordialement

  3. J'aimebeaucouplepapier says:

    Le post it, ça vaut super cher, je m’en sers beaucoup maintenant, jamais avant. On peut s’en servir pour faire des marques pages sans abimer le livre, pour écrire un truc et l’avoir toujours devant soi, pour tenir des feuilles ensemble avant de les scotcher, pour cacher un truc sur la feuille, pour écrire parce qu’on a pas de papier sous la main. Mais quand on a pas de sou, c’est du papier qu’on prend. On prend une feuille A4, on la coupe en deux, et encore en deux, ça fait quatre bouts de feuille; c’est beaucoup mieux qu’un post it mais ça colle pas, ça peut s’envoler, cela oblige à avoir une organisation, pas de mouvement brusque, une plus grande concentration peut-être. Pendant mes études, je n’ai utilisé que des bouts de feuille A4, pour faire des marques pages, si je devais écrire un truc, je prenais des feuilles A4. Il y a pas de ligne, oui mais on est pas bloqué par le manque de place, on peut arriver à écrire droit sur une feuille A4, les marques pages sont plus grands, peuvent être inclinés pour repérer ceux qui sont importants, on peut marquer un truc et plier la feuille pour l’avoir devant soi. Les feuilles A4, c’est beaucoup mieux, ça vaut cinq euros les cinq cents, on fait plus de choses avec, cela demande peut-être un peu plus de place et d’organisation que les post-it. Pour moi, un post-it c’était trop petit, je m’en sers maintenant parce que parfois je consomme beaucoup de papier, cela m’oblige à un peu réduire la voilure en papier (une ramette peut partir en une semaine). Le post-it pour les études, j’ai jamais aimé, je consommais plus d’une grande cartouche par semaine, je ne comptais plus les ramettes et les feuilles de papier (j’aime pas les cahiers, c’est trop contraignant), la consommation en fourniture scolaire peut ne pas couter trop cher, le volume est très important, mais c’est que des trucs pas cher.

  4. thomas F says:

    et maintenant il en existe des tout tout petits

  5. marie says:

    bel article ! bravo

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