Education : bientôt le jackpot pour les start-up européennes ?
45 millions d’euros vont être investis dans les Edtech, les start-up de l’éducation : c’est ce qu’a annoncé, le 6 octobre 2017, le fonds d’investissement EduCapital, le premier fonds français dédié à l’éducation.
Il aura fallu plusieurs années aux deux femmes à la tête de la structure, Marie-Christine Levet et Litzie Maarek, pour parvenir à monter ce fonds et obtenir ce premier versement (closing dans le langage de la finance et de la banque) de la part de la Bpifrance (la banque publique d’investissement), d’industriels du secteur et de family offices (gestionnaires de grandes fortunes). Objectif : « financer les futurs leaders européens de l’EdTech ».
Vers un rattrapage de l’Europe et de la France ?
Pourquoi cette annonce est-elle importante ? Tout d’abord parce que le secteur de l’éducation apparaît comme « l’un des derniers à ne pas avoir vécu sa révolution digitale », d’après Educapital, convaincu du potentiel de celui-ci.
D’autre part, l’Europe se situe largement derrière les Etats-Unis et la Chine : ces pays représentent à eux deux 90 % des 7 milliards d’euros investis dans l’e-éducation depuis 2015, contre seulement 8 % pour le Vieux continent.
Dans ce contexte, les chiffres français paraissent bien faibles, quoique les levées de fonds des start-up tricolores augmentent : environ 15 millions d’euros par trimestre en 2017 pour le secteur global des RH, de la formation, de l’éducation, de l’emploi et de l’enfance, d’après une étude réalisée par Nicolas Turcat, chef du service développement des usages numériques au sein de la Caisse des Dépôts.
Néanmoins, la filière française se structure petit à petit : en mars 2017, la Caisse des dépôts et le pôle de compétitivité Cap Digital ont lancé un Observatoire des Edtech afin de dresser un état des lieux de cette filière qui compte aujourd’hui près de 300 organisations innovantes, dont une majorité de start-up, qui proposent des services et des outils de la petite enfance à la formation en entreprise.
Mais excepté quelques mastodontes comme OpenClassrooms ou Coorpacademy, la plupart de start-up restent peu financées, ce qui est souvent ressenti par leurs fondateurs comme un frein à leur développement, qui vient s’ajouter selon eux aux lourdeurs administratives de ce secteur largement public. Le soutien d’un fonds comme EduCapital pourrait permettre à une quinzaine de pépites de décoller.
3 Responses
Ce qui est grave, c’est que les projets innovants des enseignants œuvrant au sein de l’institution publique d’enseignement, eux, ne soient ni financés ni aidés techniquement !!!
l’école, après le g8 d’Evian, est l’un des derniers pan à résister à la privatisation des secteurs publics, que cela dure encore un peu et nos enfants seront encore un moment “protégés” du diktat du privé et de ses lobbyings .
La privatisation de l’EN fait son chemin lentement mais sûrement.