D’auteure à autrice

D’auteure à autrice

Élément symbolique mais essentiel dans le combat pour l’égalité des sexes, la féminisation des noms est aussi un véritable casse-tête pour les linguistes. Parmi les mots sur lesquels on achoppe régulièrement, le féminin d’auteur tient une bonne place. Beaucoup gardent le terme invariable comme cela a longtemps été d’usage en France. D’autres ajoutent un timide e qui se voit mais ne s’entend pas ou peu, et ne vient donc pas trop troubler l’ordre établi. C’est ce que j’avais commencé à faire en me présentant d’abord comme « auteure ». Jusqu’à ce que je me rende compte que cette demi-mesure constituait en réalité un compromis loin d’être satisfaisant.

Cette hésitation a fait écho à une phrase qu’une élue avait prononcé alors que je lui demandais si l’on devait dire « Madame le maire » ou « Madame la maire ». La réponse avait fusé : « quand on est une femme de gauche, on dit Madame la maire ». Le parallèle me semble fonctionner pour les féministes (femmes ou hommes) et l’écriture. Assumons donc « autrice » ! Et rappelons-nous qu’en latin, à côté de l’auctor, l’auctrix désignait celle qui produit, qui crée. Et même, pendant qu’on y est, parlons aussi d’« écrivaine » en nous efforçant de faire résonner dans ce mot non pas la fin vaine, mais au contraire l’impulsion de l’écrit !

 

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