Rentrée universitaire. La folle journée de Paris 3

Rentrée universitaire. La folle journée de Paris 3

Journée d'intégration à Paris 3 © S.Blitman - septembre 2016

Journée d’intégration à Paris 3 © S.Blitman – septembre 2016

Si les weekends d’intégration sont une tradition dans les écoles d’ingénieurs et de commerce, depuis quelques années, les universités s’y mettent aussi.

Pour la première fois, la Sorbonne Nouvelle – Paris 3 s’est prêtée au jeu, le 15 septembre 2016. « Les habitudes de vie étudiante ne sont pas encore bien installées mais nous nous attachons à le faire. Nous sommes en train d’intégrer la culture grande école », souligne Eve-Marie Rollinat-Levasseur, vice-présidente chargée des pédagogies innovantes et des ressources numériques.

1.200 étudiants de première année de licence ont participé à cette journée placée sous le signe de l’humour, avec au programme, d’improbables découpages et collages en amphi, ainsi qu’un jeu de piste dans le Quartier latin. Objectif : faire que les étudiants s’amusent, créent des liens mais aussi réfléchissent à leur « métier d’étudiant ».

Retour sur cette journée d’intégration en tweets et en photos.

Une consigne… sans explication

A leur arrivée dans l’amphi, les étudiants trouvent de grandes feuilles blanches, des coupures de journaux, des ciseaux et de la colle. Face à eux, un homme en chemise et nœud papillon. C’est Etienne Galmiche, directeur de Talent Campus, un organisme de formation axé sur le développement des compétences sociales et savoir-être.

Après avoir fait monter le suspense, il lance une consigne, volontairement concise sinon absurde : « Allez-y ! ».

Finalement, les étudiants s’organisent en petits groupes – première occasion de faire connaissance avec ceux assis devant ou derrière eux.

Journée d'intégration à Paris 3 - © S.Blitman - septembre 2016

Journée d’intégration à Paris 3 – © S.Blitman – septembre 2016

Présentation, évaluation et debrief

Un quart d’heure plus tard, plusieurs groupes montrent le résultat de leur « travail » aux autres. Les applaudissements sont de mise.

"On a mis ce qu'on aime bien : le théâtre, le ciné, l'alcool... En vrac parce que c'est un peu ça l'adolescence" © S.Blitman - septembre 2016

“On a mis ce qu’on aime bien : le théâtre, le ciné, l’alcool… En vrac parce que c’est un peu ça l’adolescence” © S.Blitman – septembre 2016

Etienne Galmiche quant à lui évalue les posters…en centimètres : le système métrique n’est-il pas objectif ? On se dit qu’à Paris 3, l’intégration vire à une pièce de Beckett…

Journée d'intégration à Paris 3 - Les posters sont évalués en centimètres © S.Blitman - septembre 2016

Journée d’intégration à Paris 3 – Les posters sont évalués en centimètres © S.Blitman – septembre 2016

Les étudiants sont aussi invités à faire part de leur ressenti sur cette expérience pour le moins inattendue. Les émotions fusent, de l’angoisse à la joie, en passant par l’étonnement ou l’incompréhension…

Après l'exercice, le debrief © S.Blitman - septembre 2016

Après l’exercice, le debrief © S.Blitman – septembre 2016

Réflexion sur le « métier d’étudiant »

A la fin de la séance, les animateurs mettent l’accent sur la responsabilité de chacun dans sa propre réussite. « A tout moment, vous avez la possibilité d’aller chercher une info. Si ce n’est pas clair, bougez-vous ! », insiste Etienne Galmiche, tandis que son collègue Cédric Jeanguyot souligne combien l’attention joue un rôle important dans l’apprentissage.

https://twitter.com/Emma_Mxbch/status/776497240139497472

« On fait un show à l’américaine, reconnaît Etienne Galmiche. Mais à travers cette expérience, c’est aussi une première pierre que l’on pose, pour leur faire prendre conscience qu’ils peuvent être acteurs de leur apprentissage, et plus largement acteurs de leur vie. »

La journée se poursuit par un jeu de piste concocté par les équipes de Paris 3. Une manière d’apprendre à connaître le quartier et l’université, de la maison de la recherche à la cafet’.

A la sortie, certains témoignent avoir été agréablement surpris par cet accueil, quand d’autres regrettent tout de même qu’une « vraie » soirée d’intégration n’ait pas été organisée « comme dans les écoles »…

Pour l’équipe de Paris 3, la réussite de la journée sera mesurée dans quelques mois. « Le challenge, explique Eve-Marie Rollinat-Levasseur, c’est de parvenir à mieux communiquer avec nos étudiants ».

10 Responses

  1. D. Bill says:

    Vu la baisse au niveau du bac, on n’est pas étonné de voir proposées des activités aussi débiles pour l'”intégration”.
    Cela ne détonne pas !

  2. alberiade says:

    Super! Et il n’y a pas que dans les grandes écoles qu’on a ce genre d’événements. Dans la plupart des universités du reste du monde (notamment anglophones) on a des journées d’accueil, des soirées d’intégration. Il semble que les grandes écoles françaises aient volé aux universités françaises ce qui leur appartenait en commun!

    • BL says:

      On aurait pu et peut toujours, à l’inverse, espérer que l’université française continue de se protéger de ce genre de pratiques spectaculaires (au sens littéral) et débilisantes, déjà pullulantes dans les grandes écoles comme vous le faites justement remarquer. Réflexions sur le « métier d’étudiant » (sic), applaudissements et tweets : l’américano-homogénéisation de l’enseignement supérieur a de quoi faire peur…

  3. Jean says:

    C’est normal : tout début de formation qui se respecte commence par réviser les connaissances des années antérieures, en l’occurrence les découpages au collège et les coloriages au lycée. Je suis surpris que M. Galmiche n’ait pas pensé à l’activité gommettes.

  4. Rigolard says:

    Des pistes pour l’intégration et la réussite : le travail, le goût de l’effort et la bonne volonté. C’est ringard sans doute.

  5. Thuiop says:

    D.bill : C’est vrai que favoriser l’unité de classe et le contact entre deux générations d’étudiants est stupide, ils sont là pour travailler, non?

  6. Olivier says:

    Ca a l’air assez sympa, espérons qu’ils renouvellent ce genre d’expérience.

  7. Lionel says:

    Bravo à Cédric Jeanguyot et à son compère d’avoir semé des pépites d’or dans les sombres couloirs de la fac et dans l’esprit de la jeunesse qui ne demande qu’à penser par elle-même !

  8. hamchaoui says:

    Et à la récréation, ils ont joué à la marelle..

  9. copernicus says:

    Hallucinant de débilité… S’ils veulent vraiment prendre comme exemple les grandes universités américaines, qu’on dise aux étudiants qu’ils vont devoir être sélectionnés d’une manière impitoyable. Ca risque de ne pas rigoler autant….

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